  John
Ronald Reuel Tolkien est né le 3 janvier 1892 à Bloemfontein,
en Afrique du Sud, où son père Arthur, directeur d'une banque,
avait dû déménager. Mais John Ronald ne supportait
pas les températures élevées de ce pays, et sa santé
en souffrait. En 1895, sa mère Mabel décida de le ramener
en Angleterre avec son frère cadet Hilary Arthur. Son père
meurt en 1896 loin d'eux, et sa mère en 1904. Orphelin, il se retrouva
sous la tutelle d'un prêtre catholique. A la King's Edward School,
il découvrit ses talents linguistiques et étudia les anciennes
langues anglo-saxonnes. Il fut diplômé d'Oxford et s'engagea
dans l'armée Britannique en 1915.
Il
épousa Edith Bratt juste avant de partir pour la France en juin
1916 comme sous-lieutenant des Lancashire Fusiliers. Il combattit pendant
la bataille de la Somme mais fut ensuite rapatrié en 1917 pour
avoir contracté la "fièvre des tranchées".
Durant sa convalescence, il commença à écrire son
premier roman elfique "The Book of Lost Tales" (traduit
plus tard en français par son petit-fils Adam).
Il
travailla entre 1918 et 1920 comme lexicographe dans léquipe
du New English Dictionary, le "Oxford English Dictionary".
Il travailla ensuite à luniversité de Leeds (1920-25),
dabord avec le titre de "Reader" (lecteur), puis "Professor"
de langue anglaise. Par la suite il fut nommé "Rawlinson"
et "Bosworth Professor" danglo-saxon à luniversité
dOxford de 1925 à 1945 ; puis "Merton Professor"
de langue et littérature anglaise de 1945 jusquà sa
retraite en 1959. Tolkien était un grand spécialiste du
dialecte mercien (Mercian), du vieil anglais (le dialecte du centre de
la Grande-Bretagne parlé entre 450-1150), et il étudia et
enseigna dans une moindre mesure les autres langues germaniques (Norrois
et Gotique surtout), mais cétait aussi un spécialiste
du moyen anglais (parlé entre 1150-1500 en Angleterre), et plus
particulièrement le dialecte utilisé dans Ancrene Wisse
(un manuscrit du XIIe siècle). Tolkien était
non pas un linguiste comme on le lit souvent, il nélabora
pas de théorie linguistique, mais un philologue, un spécialiste
de la littérature et des manuscrits du Moyen-âge, un esthète
du langage anglais, un spécialiste de son histoire, un amoureux
des belles sonorités.
Son
premier roman "The Hobbit or there and back again" paraît
en Angleterre le 21 septembre 1937. Il est tiré à 1500 exemplaires.
Aujourdhui traduit dans plus de vingt langues il est devenu un classique
de la littérature.
Depuis
sa plus tendre enfance Tolkien était fasciné par les langues.
Il connaissait très bien le latin, mais aussi le grec, et même
lhébreu, il parlait aussi le gallois. Mais sa langue favorite
était le finnois. La langue des Finnois de Finlande (on y parle
aussi le suédois). Tolkien était très attiré
par la matière du Nord les sagas islandaises et les Eddas,
mais il aimait aussi lire de la Science-fiction (Asimov) et du Fantastique
(William Morris et George MacDonald).
Après
le succès de"The Hobbit" Tolkien sattela
à la suite. Ce travail lui prit des années. Et il devint
un énorme roman : "The Lord of the Rings", publié
en trois volumes, en 1954 pour le premier volume et en 1955 pour les deux
autres. Mais il fallut attendre la fin des années 60 et la vague
des Hippies pour que "The Lord of the Rings" devienne
un livre culte sur les campus américains.
Durant
les années après la publication du "The Lord of
the Rings", et ce jusquà sa mort en septembre 1973,
J.R.R. Tolkien travailla à analyser et explorer son
Monde Secondaire. Il ne put cependant pas finir son "The Silmarillion",
car il pensait que désormais à lâge atomique
(nous étions alors dans les années 50) peu de gens pouvaient
croire à une histoire avec un Monde plat et une mythologie barbare
où lorigine de la Lune et du Soleil remontait à des
Arbres de Lumière. Et aussi son Monde sans cesse se complexifiait
: il ne put, ou ne sut, ou ne voulut pas le finaliser. Mais il nen
reste pas moins que des dizaines dhistoires passionnantes furent
écrites par Tolkien en dehors du Hobbit et du Seigneur des Anneaux,
comme l"Athrabeth Finrod ah Andreth" (théologique
et religieux), l"Esse-kenta Eldarinwa" (sur lorigine
des noms des Elfes pour eux-mêmes et les autres Incarnées
(Humains, Nains, Orques, Valar)) et l"Osanwe-kenta"
(sur la télépathie des Valar, des Elfes et des Humains).
Mais
sa passion a toujours été ses langues imaginaires et avant
tout les langues des Elfes, le haut-elfique ou quenya. Il composa son
premier ouvrage linguistique sur cette langue en 1917, la "Qenyaqetsa"
(une description phonologique historique et un dictionnaire de cette langue
classé par racine (et pas alphabétique)).
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